La #pédagogie doit-elle être social first ?

par | 31 août 2020 | Marketing, Pédagogie, Technologie

Le 21ème siècle est le siècle de l’apprenant… et l’apprenant apprend de plus en plus au sein de communautés. Le social learning est donc important dans l’avenir de la formation, mais jusqu’où doit aller cette importance ? La pédagogie, doit-elle être social first or not social first ? Et qu’est-ce que cela change concrètement ? Le e-learning a connu deux grandes évolutions technologiques, sommes-nous à la veille d’un troisième gap ?  

1, Les deux évolutions majeures dans l’histoire du e-learning 

La première évolution a été le fait de l’émergence de l’ordinateur personnel (le premier ordinateur personnel fut lancé par Olivetti, en 1964, mais c’est IBM avec son fameux PC, Personal Computer, qui lance sa démocratisation en 1981). Ce n’est qu’avec le Macintosh que Apple va s’imposer. On peut noter la publicité de Ridley Scott en 1984 pour critiquer IBM, le “Big Brother” est aujourd’hui celle utilisée par Epic contre Apple. Chaque apprenant pouvait apprendre seul face à sa propre machine, ce fut une nouveauté pédagogique majeure. Ce fut le début du “One to one” pour le meilleur et pour le pire. 

Et la seconde évolution a été le fait de l’émergence du mobile (dont l’industrialisation fut le fait d’Apple avec l’IPhone en 2007, et surtout l’App Store en 2008), le numérique est devenu mobile voilà de cela plus de dix ans. L’apprenant qui apprenait quand il voulait, pouvait apprendre où il voulait. C’est la raison pour laquelle le mobile est devenu, selon Google, en 2016, mobile first dans l’accès aux contenus. Mais ce changement majeur dans les usages ne s’est pas encore accompagné d’un changement majeur dans la pédagogie. Les contenus restent souvent des copier/coller de ce qui se faisait en fixe. Le mobile en formation est seulement mobile friendly.  

2, Le social learning sera-t-il la troisième évolution ? 

Dans les évolutions numériques, on pourrait reprendre ce chiffre mainte fois présenté : 9 mobinautes sur 10 utilisent leur mobile pour leur messagerie… rester en contact avec sa communauté. Le social est une réalité majeure du mobile. Et pourtant le mobile learning reste majoritairement “one to one”. Comme quoi des évolutions sont encore possibles… 

Le premier réseau social est né, suivant les marqueurs, soit en 1995 avec Classmate, ou soit en 1997 avec Sixdegrees. Mais leur démocratisation est née avec des réseaux comme Facebook, 2004, ou Linkedin, 2002. Aujourd’hui le phénomène est toujours en développement avec TikTok en 2016, 5 ans après Snaps. Qui aurait pu penser qu’un TikTok aurait pu être une des révélations du confinement ? 

La pédagogie est le reflet d’une société… et le social learning est un possible. Encore faut-il comprendre le social learning. Les outils comme Zoom et tant d’autres ont favoriser les classes virtuelles qui sont par définition social learrning avec une pédagogie top down, classique même si les sous-groupes permettent des articulations beaucoup plus dynamiques que les pseudo webconférences. La révolution est en marche… à condition de ne pas la confondre avec la numérisation qui est beaucoup plus large. Le social learning, c’est apprendre “seul ensemble”. 

3, Social first  

Le social learrning first, c’est d’abord créer des communautés apprenantes. Pour les entreprises, souvent, le commun des communautés tourne autour des métiers. Mais une communauté ne permet pas la formation, encore faut-il animer cet espace. Sans animateur, étymologiquement donneur de vie, il n’y a pas de communauté et c’est là que l’œuvre de pédagogie peut avoir du sens avec la définition d’objectif et leur réalisation. 

Le social first, c’est faire vivre la formation à partir de la communauté. La communauté est non pas un aboutissement pour écouler du contenu, c’est d’abord son origine. Une façon d’animer l’information du commun pour en faire formation en fonction des besoins exprimé des apprenants en lien avec la stratégie de l’entreprise. Plus de 20 ans d’expériences dans les réseaux sociaux, il est fort à parier que certaines recettes peuvent faire la fortune de la pédagogie. 

La formation, est-elle bonne ? Demandons à la communauté… Comment l’améliorer ? Demandons à la communauté… Être social first, c’est penser la formation par la socialisation des apprenants. C’est faire passer l’apprenant avant le savoir…. L’usage avant le process. Si l’on pense que l’apprenant est adulte, il s’agit de partir de lui pour piloter la communauté dans le respect de sa grammaire (https://affen.fr/organisation/formation-comment-evaluer-une-learner-experience/). La pédagogie doit se réinventer pour “rester en société”. 

Le pilotage de la formation va se faire au plus près de l’apprenant en captant son attention, en écoutant ses progrès, mais aussi en suivant la réalisation de la mise en œuvre de ses compétences… c’est la fidélisation dans la relation apprenante. Favoriser l’engagement autour d’une marque employeur portéer sur l’animation de la réalité du terrain, autrement dit, outre la technique des réseaux sociaux, social first est une nouvelle proximité à construire pour que demain social first puisse rimer avec social win. 

Fait à Paris, dans sa version originale le 03 octobre 2018, dernière modification 31 aout 2020 

@StephaneDiebold 

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